Une chute mais de bonnes sensations pour Remco Evenepoel sur le chrono inaugural du Tour du Pays basque : “J’aurais sans doute pu gagner”
Remco Evenepoel est tombé après 200 mètres sur le contre-la-montre inaugural (10km) du Tour du Pays basque. Il termine 4e, à 11 secondes de Primoz Roglic.
- Publié le 01-04-2024 à 18h04
La boutade avait fait le tour de la salle de presse du Tour de Pays basque avant même le départ du premier coureur : après la sévère chute de Wout van Aert et la maladie de Lyme détectée chez Arnaud De Lie, une chute de Remco Evenepoel aurait été le comble de malchance pour les figures du cyclisme belge. Et il n’aura pas fallu… 200 mètres avant que cela arrive. Dès le premier virage (en S) du contre-la-montre inaugural du Tour du Pays basque, dans les rues d'Irun (10km), le coureur de Soudal Quick-Step s’est retrouvé au sol. Sa roue avant s’est littéralement dérobée sous ses pieds et il a glissé vers les barrières qui étaient le long de la route. Mais il est rapidement remonté sur le vélo après avoir tapé sa main sur le sol, de colère.
”Il y avait une sorte de grille dans le virage mais je ne cherche pas d’excuse : cette chute est de ma faute", analysait bien plus calmement le Brabançon après avoir effectué un retour au calme sur le home trainer situé devant le bus du Wolfpack. Ironie du sort : il avait annoncé, la veille, lors de la conférence de presse d’avant-course, qu’il fallait se méfier du début de parcours piégeux et technique concocté par l’organisation. "J’ai pris le minimum de risque mais cela n’a pas été suffisant. Je n’avais pourtant pas l’impression d’aller trop vite.”
Quand même devant Vingegaard et Ayuso
Malgré la chute, c’est un Remco Evenepoel détendu et souriant qui s’est présenté devant les journalistes. Il avait deux raisons d’avoir le sourire : le fait qu’il ne soit pas blessé (contrairement à Tom Pidcock, lourdement tombé lors de la reconnaissance et qui a déclaré forfait pour la course) et son classement final.
”Je ne souffre d’aucune blessure, hormis une petite douleur à la hanche mais par rapport à d’autres coureurs du peloton (NdlR : on pense à Wout van Aert, notamment), je n’ai pas vraiment de quoi me plaindre", expliquait le champion du monde du chrono, qui s’est finalement classé 4e, à 11 secondes de Primoz Roglic, qui a perdu une petite quinzaine de secondes en empruntant… la dérivation au lieu de se diriger vers la ligne d’arrivée.
”Primoz s’est trompé de parcours et moi je suis tombé, ironisait Remco. De mon côté, je pense que j’ai perdu une vingtaine de secondes dans l’affaire mais cela fait partie du jeu. J’aurais évidemment préféré l’emporter mais quand tu tombes, face à des adversaires redoutables, c’est impossible de revendiquer la victoire.”
Après être tombé, j'avais la rage et j'ai rattrapé Kuss.
D’autant que mis à part Roglic, et dans une moindre mesure Jay Vine (3 secondes d’avance sur le Belge) et Mattias Skjelmose (une seconde d’avance), Remco Evenepoel s’est classé devant tous les favoris. Malgré son erreur, il a été plus rapide que Jonas Vingegaard (5e) de quatre secondes. Et il a repoussé Juan Ayuso (6e) à cinq secondes. “Ce que je veux retenir, ce sont mes bonnes sensations, ajoutait-il. J’aurais pu baisser les bras après être tombé et concéder une minute. Mais j’avais la rage. Je suis même parvenu à dépasser Sepp Kuss, parti une minute avant moi. Au vu des circonstances, j’ai réalisé un bon chrono. J’aurais sans doute pu le gagner, mais c’est comme ça.”
Au décompte final, on pouvait même ajouter un troisième point de satisfaction : le fait d’avoir – comme tous les favoris – pris le départ tôt dans l’après-midi (avant 15h) pour éviter la pluie qui avait été annoncée en fin d’épreuve. Une pluie qui s’est même transformée en… grêlons au moment du passage de certains des derniers coureurs. Mais le maillot arc-en-ciel, lui, avait pris sa douche depuis longtemps.